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AMAR LAKHOUS SILA 2012

"L’écriture pour moi est une aventure"

Parlez-nous de votre participation au SILA ?

J’étais invité pour animer une table ronde dont le thème est « écrire en méditerranée » où j’ai parlé de ma double expérience d’algérien et d’italien, parce que je vis en Italie depuis 16 ans. Autrement dit, je vis au milieu, entre les deux rives, entre deux cultures, deux histoires. J’écris en arabe et j’écris aussi en italien. Je me considère, et en toute humilité, comme un observateur et un témoin de cette relation unissant les deux rives.

Quel effet vous fait de vivre dans le milieu ?

C’est une grande expérience. Je dirai une aventure. Lorsqu’on vit dans un pays comme dans un autre, entre deux langues, on a certainement un grand avantage de regarder les deux réalités d’un point de vu que, je pense, objectif et, en plus, avec une certaine maturité. On a un double regard, une double vision. Et plus d’ouverture.

Ecrire en italien est-ce que c’est un choix ?

En effet, c’est un choix. Parce que l’Italie n’a pas colonisé l’Algérie, et donc il n’y a pas ce passé colonial. C’est une langue que j’ai choisie. C’est une culture de mon choix. C’est un pays que j’ai choisi. Et pour moi, en fait, c’est comme avoir une seconde vie, une deuxième maison. Deux identités que j’essaie de mettre ensemble et dans un rapport d’échange et de réciprocité.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire en italien ?

Moi, j’ai eu toujours une grande admiration pour la culture italienne et, spécialement, pour le cinéma italien. Parce que c’est un cinéma extraordinaire. Et donc cette admiration pour le cinéma italien – et aussi pour la littérature italienne – m’a poussé à aimer davantage la langue, le pays et sa culture. A un moment donné, j’ai senti cette spontanéité, cette volonté d’écrire en italien.

Vous aimez le cinéma. Il se trouve qu’on retrouve dans vos romans le langage cinématographique. Votre écriture est une écriture visuelle.

C’est vrai. Car pour moi le cinéma est un instrument extraordinaire pour raconter, pour élaborer des personnages, pour explorer des imaginaires. Et mes romans s’inscrivent dans cette démarche.

Vous associez donc le cinéma et la littérature.

C’est d’ailleurs ça mon objectif. C’est de mettre le cinéma et la littérature ensemble, dans un rapport de corrélation. Dans mes romans, je pense que le cinéma s’avère un instrument indispensable pour comprendre mes personnages, l’histoire, pour saisir en fait mon univers romanesque.

Ecrire en arabe et écrire en italien, serait-il, d’une langue à l’autre, un prolongement, une continuité ?

Je dois préciser qu’il ne s’agit pas d’une traduction. Chaque texte, qu’il soit écrit en arabe ou en italien, a son empreinte, son originalité, sa personnalité. J’essaie de confronter en écrivant ces deux langues, et j’essaie, par ailleurs, de donner à mes personnages la possibilité de s’exprimer comme ils le veulent. Dans mes romans écrits en italien, ce sont des personnages d’origine arabes mais qui parlent italien. Et dans mes romans écrits en arabe, il y a des personnages italiens. Peut-on dire qu’Amar Lakhous, lorsqu’il écrit en arabe, est la même personne, lorsqu’il écrit en italien ? Cela revient aux critiques de répondre à cette question. Moi, j’essaie de raconter une histoire et j’utilise tous les moyens à ma disposition.

Que recherchez-vous en écrivant dans els deux langues ?

Je ne sais pas. Peut-être l’aventure. Ce que je peux vous dire, c’est que l’écriture est une aventure. Et dans chaque aventure, on connaît le début mais on ne connaît pas la fin. L’aventure, c’est le mystère de la fin. C’est une nouvelle ouverture. Il n’y a pas de fermeture. Ce qui me concerne, j’essaie d’être original. C’est d’ailleurs mon obsession. En écrivant dans les deux langues, j’arabise l’italien et j’italianise l’arabe..

Qu’est-ce que vous avez gagné lorsque vous écrivez en italien ?

Toujours l’aventure. Et aussi c’est une possibilité pour expérimenter d’autres imaginaires, d’autres sensibilités, pour découvrir d’autres horizons. Ecrire en italien signifie pour moi une contribution à la culture – et la littérature – italienne. Et en écrivant en italien, je contribue à ma façon à la littérature italienne, car c’est avec un regard magrébin que je raconte la société italienne et parler de sa réalité. J’ai investi dans la culture, dans la langue.

C’est donc une manière pour vous de s’inscrire dans l’universalité.

Tout à fait. C’est une invitation à l’ouverture parce que l’identité algérienne est riche, ouverte à la dimension arabe, francophone, berbère. Et je pense que notre grand défi réside dans notre vision et notre volonté de réconcilier ces différents éléments. C’est une grande richesse le fait d’écrire dans deux ou trois langues, c’est-à-dire d’être multilingue. Il important de posséder une richesse linguistique.



















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