Le colloque de deux jours (28 et 29 septembre) portant sur le thème « Littérature et Histoire » se tient en marge du 17ème salon international du livre d’Alger s’emploie à aborder la question du rapport de la littérature à l’Histoire.
En prenant le cas d’Assia Djebbar, Ali Ben Ali Zineb, universitaire, a déclaré que la romancière (Assia Djebbar) se lance en écrivant sur les traces de l’Histoire.
« C’est une prise de position sur la mémoire », a-t-elle dit, et de poursuivre : « son œuvre se constitue comme un lieu de croisement de l’histoire individuelle et de l’histoire collective ».
Pour sa part, l’universitaire Mediene Benamara a reconnu en Assia Djebbar sa capacité d’écrivaine, celle de réduire l’Histoire à un roman.
« Assia Djebbar est dans la recherche de l’espace, de soi, de son territoire dans lequel se déploie sa voix comme un échos résonant et où s’écrit son histoire personnelle ; celle-ci se met aussitôt en corrélation avec l’histoire d’un peuple, de la société à laquelle elle appartient, une appartenance définie par le lien qui régit littérature à Histoire. »
Mediene Benamara a, ensuite, ajouté, en se basant sur l’œuvre de Taos Amrouche, que celle-ci est « une archéologue de la mémoire ». Autrement dit, en captant les proverbes, les dictons…, Taos Amrouche élabore « un gisement considérable de mythes », et « le mythe nous renseigne sur notre histoire ».
Le chercheur Saâdi Rabah Nordine a, quant à lui, estimé que « le roman comprend toujours une référence à l’Histoire. Le travail de l’écrivain s’oppose, se différencie du travail de l’historien. L’écrivain ne choisit pas de se mettre en position par rapport à l’Histoire, celle-ci s’impose à lui, et on n’écrit pas pour faire connaître l’Histoire. Cette dernière est un savoir qui fonctionne dans l’écriture littéraire à l’insu de l’écrivain. Elle se mêle à son imaginaire et se combine dans son univers romanesque. On est parlé par l’Histoire par laquelle on en tire une stratégie d’écriture. »
Pour Hadj Miliani Hadj, l’Histoire est « une pièce à conviction » que les écrivains vont utiliser dans l’écriture. D’après Djabali Hawa, écrivaine, écrire, c’est de mettre sur les traces de la mémoire, donc aller à la rencontre de l’Histoire, la quêter, et une fois celle-ci est convoquée, elle organise l’univers romanesque en s’associant à l’imaginaire de l’écrivain.
De son côté, Leïla Hamouten, écrivaine, « la littérature va s’interposer entre l’Histoire et les lecteurs à travers le vécu du personnage. » Autrement dit, la littérature réactualise le moment historique.
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